Dans les Yvelines, à moins de 20 km de Paris, la forêt de l’Hautil se dévoile dans une des boucles de la Seine sur plus de 1 200 hectares. Située aux portes du Parc naturel régional (PNR) du Vexin français, l’urbanisation n’est pourtant pas loin, avec la ville nouvelle de Cergy-Pontoise. Cette forêt et les terres agricoles alentour constituent un maillon essentiel de la Ceinture verte. Elles appartiennent à la continuité des espaces ouverts de la vallée de la Seine, comme la plaine de Chanteloup-les-Vignes, plus au sud. La balade à travers ces espaces offre de magnifiques belvédères sur les vallées de la Seine et de l’Oise.
Ce grand massif, autrefois refuge contre les invasions vikings ou lors des guerres de religion, a ensuite accueilli du pâturage. Au Moyen-Âge, ses versants ensoleillés servent à la production de vin, mais les vignes disparaissent au début du 19e siècle. En parallèle, à partir du 18e siècle, le sous-sol forestier est exploité pour la production de gypse. De nombreuses carrières sont creusées.
Aujourd’hui, ce massif est composé de la forêt domaniale de l’Hautil, de bois départementaux, de terrains privés et du bois régional de la Barbannerie, géré par Île-de-France Nature pour le compte de la Région Île-de-France.
Ce bois est un petit écrin de près de 50 hectares à l’entrée du massif et en limite du plateau agricole, sur les hauteurs de la commune d’Andrésy. Il s’élève sur une colline culminant à 190 mètres. Acquis par Île-de-France Nature en 2011 (Agence des Espaces verts à l'époque), ce bois appartient au périmètre régional d’intervention foncière de Hautil et Oise, qui s’étend sur 250 hectares. À travers une veille foncière menée par l’agence, ce périmètre permet, depuis sa création en 2009, de protéger les espaces naturels, agricoles et forestiers qui le composent : le bois de la Barbannerie, mais aussi les terres du plateau agricole de Maurecourt.
L’intervention d’Île-de-France Nature a permis de protéger en partie ce bois et les terres agricoles adjacentes appartenant à la Ceinture verte, et non couverts par le PNR du Vexin français.
Île-de-France Nature est née en 1976, au cours d’une période de grandes transformations urbaines visant à relever les défis de la croissance démographique. Entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et le premier choc pétrolier, les mutations urbaines et paysagères changent profondément la région. Les forêts, les terres agricoles et les espaces naturels, situés notamment dans la Ceinture verte, deviennent alors des espaces convoités pour mener à bien les projets d’infrastructures et résidentiels.
Pour préserver ce patrimoine naturel, Île-de-France Nature intervient par le biais d’un outil unique en France : le périmètre régional d’intervention foncière (PRIF).
Aujourd’hui, Île-de-France Nature gère 57 périmètres régionaux d’intervention foncière, d’une surface de plus de 45 000 hectares. Ceux-ci sont situés principalement au sein de la Ceinture verte, entre 10 et 30 kilomètres autour de Paris, là où la pression urbaine est la plus importante. Au sein de ces PRIF, l’agence réalise des acquisitions, principalement par de la veille foncière, ce qui permet de protéger les espaces forestiers, agricoles et naturels situés au sein de ces périmètres, de les aménager et de les ouvrir au public.
Elle a ainsi acquis près de 15 000 hectares qu’elle gère pour le compte de la Région Île-de-France, dont 40 forêts régionales et 2 300 ha de terres agricoles louées à près de 140 agriculteurs. Elle gère aussi 5 réserves naturelles régionales sur les 12 que compte la Région, et anime 3 sites Natura 2000. Elle peut ainsi préserver des sites avec une biodiversité remarquable et protéger des espèces menacées en Île-de-France.
Photo : Bois de la Barbannerie @IDF Nature