Aux confins des Yvelines et de l'Essonne, à l'extrême sud-ouest de l'Île-de-France, Philippe Montillet, historien, vous emmène à la découverte d'une grande ferme à cour carrée, typique de la Beauce, l’un des trois grands plateaux vivriers qui ont toujours alimenté Paris (avec la Plaine de France au nord et la Brie au sud-est). La ferme d’Allainville participe à la mémoire régionale : elle est un exemple des grands corps de ferme sans lesquels l’Île-de-France ne peut pas se comprendre. Elle est devenue région capitale avec Paris en son centre, parce qu’elle pouvait nourrir cette grande ville qui ne demandait qu’à croître. La croissance urbaine est fille des « greniers » des alentours. Au milieu des champs de blé qui s'étendent à perte de vue, la grande ferme d’Allainville est un élément du paysage beauceron tout autant que de l’histoire francilienne. Sa situation en grande couronne rurale, loin du cœur dense de l’agglomération, a préservé le paysage. Si le village, situé désormais à proximité de l’autoroute A10, a évolué, avec des constructions modernes, il demeure néanmoins lisible, grâce à ses deux monuments : la grande ferme et l’église. Par ses grandes proportions, le corps de ferme organise le paysage et le façonne. Associé aux cultures qui l’environnent, ce patrimoine bâti lui donne tout son sens. Témoins de l’histoire vivrière de toute la région, ces grandes fermes telles que celle d'Allainville doivent continuer à scander le paysage pour éviter de connaître des plaines céréalières immenses, sans aucun relief. Ce sont les fermes qui donnent son caractère à la Beauce.
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