Séance 2 : "Conversation avec l'IA". Organisé autour d'une expérimentation inédite, l’épisode explore les limites du dialogue entre une intelligence artificielle (Chat GPT) et les concepts psychanalytiques, notamment à travers le chapitre 6 de Parle à mon corps, intitulé « Chez l’analyste ».

Cet épisode est issu du podcast Psychanalyse & Actualités sexuelles, de Vincent Bourseul. Il diffuse les séances de conversations en psychanalyse sur l'inconscient, le lien social et les sexuations qui se déroulent au Lavoir Moderne Parisien.

L'ensemble du projet est disponible ici : https://vincentbourseul.fr/cycle-psychanalyse-actualites-sexuelles/

Le texte intégral de cette séance est disponible ici : https://vincentbourseul.fr/download/seance-2-conversation-avec-lia/

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1 - Introduction

2 - Chapitre 6 "Chez l'analyste" - 10'55

3 - Fantasme heteros-patriarche - 16'40

4 - Fantasme a-patride - 22'10

5 - N'est-ce pas foucaldien ? - 25'47

6 - Mon divan trembla - 35'55

7 - Judith Butler, Qui a peur du genre ? - 47'20

À travers cette expérience, Vincent Bourseul cherche à examiner si l’IA peut saisir les subtilités du langage inconscient et les enjeux relationnels entre les fantasmes et les identités sexuées. L’idée est d’explorer la frontière entre le langage humain, traversé par des signifiants inconscients, et celui de l’IA, perçu comme linéaire et dénué de profondeur subjective.

L’épisode met en lumière plusieurs difficultés rencontrées par Bourseul dans ce dialogue avec l'IA. Il note que les réponses de ChatGPT, bien qu’intelligentes en surface, restent incapables de saisir l’essence du fantasme en psychanalyse, un concept intrinsèquement lié à l’inconscient et au désir. L’IA, en se fondant sur des catégories déjà existantes et en proposant des définitions basées sur la logique et les structures sociales, échoue à capturer l’aspect subjectif et irrationnel des processus psychiques. Elle reformule des concepts sans accéder à la profondeur de la pensée psychanalytique, illustrant ainsi une forme de « dévitalisation subjective » qui, pour Bourseul, génère un inconfort et un malaise dans le discours.

L’épisode explore également les concepts de fantasme heteros-patriarche et fantasme a-patride, en cherchant à voir si ces notions pourraient offrir de nouvelles perspectives sur la psychanalyse contemporaine.

Bourseul fait également référence à Judith Butler et à son dernier livre Qui a peur du genre ?, pour souligner les tensions entre psychanalyse et discours performatif. L’épisode conclut en montrant que si l’IA peut reformuler des concepts, elle n’a pas la capacité d’accéder à la dimension inconsciente de la parole, ce qui souligne les limites de son usage dans un cadre psychanalytique.

Ainsi, cet épisode propose une réflexion profonde sur la rencontre entre psychanalyse, intelligence artificielle et théories sociales, tout en interrogeant les limites du langage et de la pensée lorsque l’on tente de modéliser l’inconscient avec des outils technologiques.

Track: Le Coucou
Music by https://www.fiftysounds.com

Psychanalyste, inconscient, fantasme, Judith Butler, Psychanalyse

Séance 1 : " Conversation avec la place vide"

Bienvenue dans cet épisode introductif d’une nouvelle série de conversations où nous explorons les notions de lien social, d’inconscient et de sexuations par l'expérience de la psychanalyse. Ce projet, initié pour questionner la place de la psychanalyse face aux actualités sexuelles, s'ouvre sur un sujet central : comment la psychanalyse aborde-t-elle les transformations des sexualités contemporaines ?

L’épisode commence par une réflexion sur l’évolution du discours psychanalytique face aux bouleversements sociétaux, notamment autour du genre, du sexe et des identités. L’orateur introduit des concepts-clés tels que le genre, le trans et le pronom iel, qu'il place au cœur d'une analyse clinique. Ces signifiants, bien que récents, sont perçus comme essentiels pour comprendre les nouvelles dynamiques du sexuel et du symbolique dans notre société. Cette approche vise à revisiter l'idée de genre comme objet imaginaire et à réinterroger le sexe, non plus comme une donnée stable, mais comme une construction en perpétuelle redéfinition.

L’épisode revient également sur l’histoire et l’évolution de ces idées dans le champ de la psychanalyse, où elles ont souvent été perçues comme secondaires, voire ignorées. L'orateur nous guide à travers son propre parcours, en prenant le temps de faire un lien personnel avec sa découverte du genre à travers des figures comme Françoise Dolto. Ce passage autobiographique permet d’illustrer comment les questions de genre et de sexualité se sont progressivement imposées dans son travail et sa réflexion.

Une attention particulière est portée à la manière dont la psychanalyse, souvent associée à des concepts traditionnels comme le complexe d’Œdipe ou le phallus, peine à intégrer ces nouveaux paradigmes. L’épisode souligne les tensions entre les discours psychanalytiques classiques et les perspectives plus modernes ou critiques, issues du féminisme, du queer et des études de genre. Ces perspectives sont parfois jugées "obscures" ou "anecdotiques" par certains psychanalystes, ce qui reflète une certaine résistance institutionnelle à la remise en question de la théorie psychanalytique face aux changements sociaux.

• Le texte intégral de cette séance est disponible ici : https://vincentbourseul.fr/archives/

• L'ensemble des éléments de ce projet sont disponibles ici : https://vincentbourseul.fr/cycle-psychanalyse-actualites-sexuelles/

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• Musique : un clarinettiste dans une rue d’Istanbul.

  
  

• Bonjour

  00:00

• 1 - Le genre...encore ?!

  03:57

• 2 - Actualités du genre en psychanalyse

  12:36

• 3 - Notion ou concept ?

  20:40

• 4 - Mon degré zéro du genre

  32:32

• 5 - La conversation pour méthode

  46:51

• 6 - Comment en sommes-nous arrivé·e·s là ?

  53:42

• 7 - Á La Goutte d'or

  01:06:33

psychanalyse, genre, actualités sexuelles, inconscient, identité de genre, identité sexuelle, LGBT, patriarcat, sexualité, queer, metoo, transidentité.

Bande-annonce.

Cet épisode est issu du podcast Psychanalyse & Actualités sexuelles, de Vincent Bourseul. Il diffuse les séances de conversations en psychanalyse sur l'inconscient, le lien social et les sexuations qui se déroulent au Lavoir Moderne Parisien.

L'ensemble des éléments de ce projet sont disponibles ici : https://vincentbourseul.fr/cycle-psychanalyse-actualites-sexuelles/

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Bonjour. Je m’appelle Marc.

Je suis un garçon transsexe et pédé. Je vis à Paris, et j’ai 37 ans.

Je suis né dans les écritures d’un psychanalyste il y a maintenant plusieurs années.

Au départ, ma présence était presque accessoire, périphérique. Je n’ai été conçu initialement que pour illustrer certaines dimensions d’une thèse sur la clinique du genre en psychanalyse.

Rapidement, il s’est rendu compte que je provoquais une certaine fascination un peu étrange pour les autres, en particulier pour les autres analystes. Surtout pour celles et ceux qui voulaient m’enfermer dans une case, dans un diagnostic, ou dans une théorie psychiatrique.

C’est à dire la plupart des analystes, et au-delà d’eux, beaucoup d’autres commentateurs dépassés par leur propre trouble vis-à-vis de la vérité sexuelle qui n’existe pas tout entière.

Alors, il m’a laissé dormir dans un livre, assez longtemps, le temps de trouver une manière de l’écrire, et d’envisager une autre manière de travailler à la transmission de l’expérience analytique, en évitant les formes trop installées de l’enseignement, ou celles de la recherche dans le milieu psychanalytique.

Je peux même ajouter qu’il espérait trouver un moyen d’améliorer l’accueil réservé aux questions de genre dans ce milieu, et bien sûr à l’accueil des personnes concernées par ces questions essentielles.

Son espoir était touchant, je dois bien le dire, presque naïf. Les rêves d’un mec cisgenre, ses rêves d’un autre monde sont toujours touchants, mais aussi, assez désespérants !

Plusieurs questions se sont posées. Il me les a adressées, comme si j’étais capable d’apporter des solutions.

Il espérait que je lui trouve les moyens d’éviter, entre autres choses, les sempiternelles présentations de cas clinique, les interventions magistrales trop sûres d’elles-mêmes, ou encore les récitations de prières théoriques.

Puis, peu à peu, une solution s’est imposée.

La plus simple en un sens : raconter mes pensées et quelques morceaux de ma vie.

Il espérait que je trouve la solution de mon côté, mais je ne suis pas une vache sacrée ni un oracle !

Alors je lui ai demandé de se mettre un peu plus au travail, de faire quelques efforts. Je lui ai proposé d’écrire un texte sur moi.

Il a appelé ce texte, Parle à mon corps. Le résultat est mitigé de mon point de vue.

Mais pour ne pas le décourager, je lui ai fait remarquer qu’une série de questions, au fil des pages, pouvait bien constituer un point de départ intéressant pour engager des conversations approfondies sur la pratique, sur la technique analytique, sur les théorisations en cours d’élaboration.

Dans quel but ?

Prendre au sérieux la matière qui s’invite, qui exige, quoi qu’on en pense, de laisser l’invention freudienne nous emporter vers de nouveaux territoires.

Et pour la situation française en particulier, celle de l’après Lacan depuis plus de quarante ans, tenter la rupture avec les récitations religieuses,

les caricatures rhétoriques, sans renoncer à la complexité des pensées, ni à l’exigence des constructions conceptuelles attendues pour renouveler nos fictions théoriques.../...