L’hélium pourrait se transformer en nouveau levier économique majeur pour l’Ouest canadien, qui est aux prises avec la crise pétrolière. L'hélium est l'élément chimique de numéro atomique 2, de symbole He. (Wikipédia) L'hélium est le deuxième élément le plus abondant dans l'univers après l'hydrogène. Mais ici sur Terre, les réserves diminuent et les prix montent en flèche. Or, des réserves dans le sous-sol de l'Ouest canadien pourraient à la fois faire éclater les pénuries qui frappent les industries depuis une décennie et faire rebondir l'économie de deux provinces, l'Alberta et la Saskatchewan. L’Ouest canadien a un avantage sur les autres nouvelles sources d’hélium : le plus gros de ses réserves se situe dans des bassins constitués à 95 % d’azote, un gaz sans danger pour l'environnement (l’atmosphère de la Terre est composée d’environ 78 % d’azote) qui peut être évacué en toute sécurité dans l’atmosphère après l’élimination de la teneur en hélium de 1 à 2 %. La demande pour l'hélium ne cesse d’augmenter Un gros consommateur d'hélium est le scanneur par résonance magnétique. Le milieu médical utilise ainsi un cinquième de la production d'hélium. PHOTO : ISTOCK L'hélium est un gaz pratiquement inerte et sans danger. Son point d'ébullition est aussi le plus bas parmi les corps connus. Sa capacité unique à rester liquide à des températures extrêmement basses en fait l’agent de refroidissement de choix pour les aimants supraconducteurs dans la recherche et la médecine lors de l'utilisation des fameux tests de résonances magnétiques. L'hélium est également essentiel dans le domaine spatial et pour le soudage au plasma. Ce gaz naturel est également utilisé dans la fabrication de téléphones intelligents. Le marché mondial de l’hélium, quant à lui, s’est largement ouvert à la suite de la décision du gouvernement américain, il y a cinq ans, de vendre progressivement ses réserves stratégiques de gaz inerte et de transférer ce marché au secteur privé d’ici 2021. Le contexte serait donc mûr pour une résurgence de l’industrie d'extraction d'hélium en Saskatchewan, soutient Melinda Yorkowski, géologue en chef adjointe à la Saskatchewan Geological Survey. La province a exploité l’hélium à partir de puits pendant une décennie, il y a 50 ans, mais le marché avait sombré en raison d'une chute des prix. Au rythme actuel de la consommation, on s'attendait encore récemment à ce que les réserves mondiales connues d'hélium s'épuisent entre 2030 et 2040. Or, les nouveaux puits d'exploitation dans l'Ouest canadien seraient en train de changer la donne... North American Helium est la plus active de la petite poignée d’entreprises qui se sont jetées sur les 1,7 million d’hectares de baux et de permis d’exploitation d’hélium en Saskatchewan. (PC)FR_Reportage_2-20200106-WRF20 Une entreprise canadienne exploitant bientôt 10 % de tout l'hélium du monde Marlon McDougall (PC) North American Helium est la plus active d'une petite poignée d’entreprises qui investissent dans des projets d'extraction d'hélium. Son président est Marlon McDougal, 59 ans, qui a oeuvré pendant 35 ans dans l'extraction du pétrole. Recruté l'an dernier, il explique le climat d’excitation qui règne autour de cette nouvelle exploitation minière qui ressemble au climat d'effervescence qui régnait dans le secteur pétrolier et gazier dans l'ouest dans les années 1980. « On fait correctement les choses. On a une idée. On achète des permis d'exploitation sous-terrain. On en tire des images sismiques. On perce des puits d’exploration. On fait des découvertes et ça continue à partir de là. » North American Helium a foré 13 nouveaux puits d’hélium dans le sud-ouest de la Saskatchewan, dont 11 sont considérés comme commercialement viables, et elle envisage d'ouvrir une usine pour traiter le gaz d’un seul puits d’ici la mi-2020. L'entreprise aimerait fournir environ 10 % de l’approvisionnement mondial,