Le Trait

By: Ben & Estelle
  • Summary

  • Le Podcast qui part à la rencontre des créateurs, designers, architectes. Contact : letraitpodcast@gmail.com
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Episodes
  • LE TRAIT - Episode 50 - Les Fauves de l'enchère
    Oct 31 2024

    Dimitri Joannidès est le co-fondateur de la maison de vente FauveParis, créée il y a 10 ans et qui s'est déjà taillée une belle réputation. Tous les fondateurs avaient alors la trentaine et travaillaient dans des maisons de vente prestigieuses. Ils ont l'idée d'élargir l'accès aux enchères traditionnelles et de casser les codes par rapport aux maisons de vente traditionnelles. Une audace certaine donc face à de grands noms comme Christie's ou Drouot.

    Fauve doit d'ailleurs son nom aux artistes « Fauve » : Derain, Matisse, Braque... qui se sont illustrés par leur volonté de renouvellement...Le journal Les Echos a classé Fauve cette année parmi les 500 entreprises françaises les plus dynamiques. L'entreprise est en pleine croissance dans un contexte relativement morose. La flexibilité de la maison leur a permis de tirer leur épingle du jeu durant le Covid notamment car les ventes ont continué.

    Dimitri Joannidès reçoit Le Trait au siège de Fauve, situé rue Saint-Sabin dans le 11e arrondissement : un espace de 750m2, inspirant, joyeux et bohème, rempli d'œuvres d'art, lieu d'expertise, de stockage, de vente et de retrait. Spécialisé dans les œuvres d'art, les arts décoratifs et l'art de vivre, FauveParis organise une vente aux enchères publique chaque samedi matin, précédée d'une semaine d'exposition des biens mis en vente. S'installer à l'Est de Paris et non pas dans le triangle d'or (Paris 8e) était en soi déjà disruptif et signalait « la volonté de libérer les enchères ». Fauve dispose désormais également d'un lieu place des Vosges : « cela institutionnalise un peu plus la maison dix ans après notre création, c'est important aussi. (...). On sent une curiosité de la part des autres maisons. Notre image de marque est décorrélée de notre taille réelle. Parfois, nos clients étrangers pensent qu'on est plus gros qu'on est ». Fauve a réalisé la première vente NFT (Non-fungible token) en France.

    Dimitri Joannidès est spécialisé sur le 20e en peinture, estampes. Il se décrit comme un bon généraliste avec quelques lacunes sur l'Asie et l'Afrique. La maison fait appel à des experts extérieurs en cas de doute. Il estime qu'il est aujourd'hui très important dans ce métier d'avoir une spécialité de niche.

    Dans cet épisode du Trait, Dimitri Joannides partage avec enthousiasme sa passion pour son métier.

    VERBATIM

    - On veut faire bouger les lignes. On sent un peu la querelle des anciens contre les modernes comme lorsque nous avons réalisé la première vente NFT en France.

    - On est tous contents de venir le matin. On n'est pas soumis à un plan d'actionnaire qui nous demanderait une rentabilité de 15%. Par chance, elle est d'ailleurs supérieure...On s'est dit : est-ce que nous voulons à tout prix faire de la croissance ? Une maison Fauve Bruxelles, Londres, Athènes, cela s'est présenté, mais cela ne s'est pas fait. Notre travail est très intuitu personae.

    - On voulait dans les 10 ans, être dans les 10 premières maisons, on ne l'est pas en chiffre d'affaires. Mais ce qu'on aime avant tout, c'est raconter de belles histoires et la quête d'une œuvre.

    - On intervient à des moments de vie particulier : les « 4D » dettes, divorce, décès, déménagement... On a des personnes de tous âges : des personnes qui ont trouvé des choses incroyables dans des brocantes, qui ont hérité, des personnes âgées qui vendent des bijoux, et d'autres qui veulent faire évoluer leur collection...

    - La clé pour nous, ce sont les vendeurs. Il faut trouver les objets. Il faut avoir l'objet. La chasse aux trésors ; c'est la guerre la plus rude avec nos confrères.

    - Parmi les éléments qui peuvent faire la différence : nous sommes rapides sur les ventes même pour des belles ventes.

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    56 mins
  • LE TRAIT - Episode 49 - Architecture en équilibre
    Sep 9 2024

    Architecture en équilibre.

    Le Trait a rencontré l’architecte et urbaniste Alfonso Femia dans le 10e arrondissement de Paris au sein des « Ateliers Femia», implantés aussi à Milan et Gênes.

    Né en Calabre, diplômé en architecture de l’université de Gênes, intellectuel engagé, Alfonso Femia nourrit une réflexion forte sur la ville, plus généralement le territoire et ses enjeux en termes d’harmonie de fluidité, mais aussi de développement durable. Il a publié en 2023 un ouvrage intitulé « Voyages » qui retrace les projets qu’il a porté avec son agence. Il raconte dans cet épisode son obsession de livrer des bâtiments nourris par l’histoire des lieux et appelant au dialogue et à l’échange qui l’obsèdent.

    Il s’intéresse aussi particulièrement à l’espace Méditerranéen qu’il envisage comme un laboratoire. Il a ainsi lancé en 2022 la « Biennalle dello Stretto » (la Biennale du Détroit) ; une rencontre autour de l’art, de l’architecture et du design qui a lieu depuis le détroit de Messine entre Sicile et Calabre.

    Alfonso Femia veut décentrer le regard, nourrir l’échange entre différents corps de métier, favoriser la réflexion dans un monde ou la perception l’emporte trop souvent sur la cognition. Il a l’obsession de trouver le point d’équilibre...

    Le Trait est très heureux d’être partenaire de l’édition 2024 qui aura lieu du 14 septembre au 18 décembre.


    Plus d’information
    LA BIENNALE DELLO STRETTO 2024 / Atelier(s) Alfonso Femia (atelierfemia.com)

    Verbatim

    "- J’ai voulu réfléchir autour de la Méditerranée et de l’invisibilité. Invisibilité : c’est quelque chose qui existe mais que nous n’avons plus la capacité de regarder, ou alors ce n’est pas l’objet de notre regard.

    - Nous ne pouvons pas perdre la richesse de la Méditerranée. La Méditerranée est un laboratoire exceptionnel, par exemple l’eau. L’eau est devenue sentinelle de tous les aspects. Il faut par exemple redonner de l’espace à l’eau. Dans le nord de l’Europe, on commence à détruire des digues.

    - Biennale du Détroit : nous cherchions un territoire, pas une ville. Pour la première fois une biennale porte un nom de territoire. C’est très fort d’un point de vue politique et géographique. On a transformé un lieu de séparation en un lieu de débat. Nous voulons créer une conscience à travers la connaissance. Notre société sépare complètement la perception et la cognition des choses. Nous sommes une société de perception. Nous voulons réconcilier les deux.
    Il faut retourner au temps long, s’arrêter, réfléchir, revenir. C’est la continuité aussi du projet de la Biennale. Lors de la première édition, 10000 personnes sont passées ici, dans ce détroit.

    - On doit avoir le courage de réhabiliter et pas de détruire. Je suis pour la réhabilitation des friches industrielles par exemple.

    - Je ne suis pas pour la décroissance mais pour retrouver l’équilibre. Ce qui permet le dialogue, la discussion en mettant le projet au centre.
    Nous avons perdu l’idée de l’équilibre, on pense toujours qu’on peut avoir une croissance continue. C’est une folie. L’équilibre c’est aussi le projet, discuter. Il y a toujours un point d’équilibre dans un projet.

    - Migrations, accueil dans la ville : le problème de l’accueil traduit une exigence que la politique ne voit pas, car il n’y a pas de volonté. La dimension de l’invisibilité de l’Europe vers l’Afrique est incroyable. Nous sommes un continent vieux, statique, en décroissance et nous avons juste en face un continent qui dans les prochaines années aura une croissance très dense avec des ressources."

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    58 mins
  • LE TRAIT - Episode 48 - Charlotte Tarbouriech, l'intrépide
    Aug 16 2024

    Le Trait a rencontré Charlotte Tarbouriech dans son atelier du 11e arrondissement de Paris parmi ses créations et ses outils. C'est une jeune femme de trente ans, blonde et gracile qui nous reçoit. On comprend très vite que derrière ce physique se cache une personnalité très affirmée, un goût certain de l'aventure et de l'intrépidité, une revendication de liberté qui rend compte de son parcours.

    Fille de « trader » scolarisée un temps (jusqu'à ce qu'on lui demande de partir) chez les jésuites à l'école Franklin (Paris 16e), elle entame un chemin de traverse (au regard des exigences familiales), et rejoint, après avoir effectué un an à l'école Penninghen, le studio Berçot qui a formé beaucoup de designers mais a fermé depuis. Personnalité solaire, très peu adaptée, dit-elle à l'école, elle s'y épanouit totalement (tout en profitant aussi de la vie parisienne...).

    Elle commence une carrière de consultante en mode (notamment dans le secteur des souliers). Il y a trois ans en plein Covid, elle décide en 2021 avec une amie de longue date, Pauline Leyravaud, de créer la marque POLCHA. Le studio POLCHA explore tous les champs du design : création de mobilier, aménagement intérieur, scénographies, décors, installations. Les créations se veulent à la croisée de l'art et du design avec des œuvres très audacieuses et personnelles, colorées et pop avec un parti pris d'upcycling. On a pu retrouver POLCHA à la Bibliothèque historique de la ville de Paris lors de la dernière Design week, à Art Basel (Miami), la marque est également rentrée au Mobilier national.

    Trois ans après, nous lui avons demandé d'évoquer avec nous l'expérience de création d'une marque, et s'il est difficile de maintenir ses convictions de départ avec la réalité d'une entreprise.

    Bonne écoute !

    VERBATIM

    « Je me définis comme un électron libre. Ce qui me caractérise c'est ma liberté mais aussi mon angoisse. Je suis partie à Londres assez vite pour travailler avec Nicolas Kerkwood. Il y avait aussi d'autres noms qui me fascinaient : Peter Pilotto par exemple.

    - j'adore les usines cela a toujours été ma passion...

    - POLCHA : Avec Pauline, on s'est dit qu'on devait faire quelque chose dans l'upcycling. J'adore la couleur et les univers graphiques, Pauline, elle, c'est le trompe l'œil, les fresques. On s'est associé.

    - On travaille sur des meubles qu'on chine. Ce sont des pièces uniques. Le problème que cela nous a posé : il faut remettre chaque meuble en état puis les meubles sont signés et donc on peut se poser la question : à partir de quel moment en transformant un meuble, il peut nous être attribué ...

    - Nous réfléchissons maintenant au développement. Il nous faut trouver une solution plus viable. On est beaucoup dans l'auto-financement. Venant du milieu de la mode, je n'avais pas forcément les contacts dans le monde du design.

    - On est très fort sur notre proposition visuelle mais cela peut faire peur...

    - Polcha : c'est assez intuitif, c'est assez lâché, une démarche axée sur nos envies écologiques mais il faut que ce soit fun, il y a une dynamique et une puissance dans la couleur qui donne envie de faire ...

    - D'un point de vue esthétique : nous ne sommes pas très français. Notre proposition est peut-être plus adaptée à l'Italie, aux États-Unis. Nous sommes également intéressées par les scènes mexicaine et brésilienne qui font une entrée forte dans le monde du design.

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    34 mins

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