Sur le papier, le droit libanais interdit la chasse aux oiseaux migrateurs sauvages, ainsi que la chasse à moins de 500 mètres des zones habitées. Dans les faits, la loi n’est absolument pas respectée et compte tenu de la proximité du pays avec Israël et de la crise économique, les autorités libanaises ont d’autres priorités que s’occuper des braconniers.
Chaque année, au moment où les oiseaux migrateurs, cigognes en tête, survolent le Liban, ils se font tirer dessus. L’activité est même devenue une tendance sur Tik Tok qui regorge de vidéos sordides sur lesquelles les oiseaux sont abattus et sur lesquelles les braconniers s’affichent et se mettent en scène avant d’abandonner les carcasses.
Les défenseurs des oiseaux estiment que plus de 2,5 millions de volatiles meurent ainsi chaque année. Le Liban se trouve sur un des plus importants couloirs migratoires du monde, les oiseaux migrateurs sont donc très nombreux à survoler la zone. Les oiseaux arrivant au-dessus du Liban ont déjà quelques heures de vol, ils sont fatigués et donc ils volent très bas ce qui facilite le boulot des braconniers.
Sur les 414 espèces d’oiseaux officiellement recensées au Liban, 48 espèces sont actuellement « menacées » par les pratiques de « piège, capture ou mise à mort » entretenues par certains habitants locaux. Depuis leur enfance, beaucoup d’habitants des montages locales sont habitués à viser et à tirer en l’air sur toute sorte de volatiles, à l’aide de pistolets, de fusils, et bien d'autres.