Bienvenue dans ce deuxième épisode consacré aux dynamiques relationnelles et aux blessures d’attachement. Après avoir exploré les bases de la théorie de l’attachement, nous allons plonger dans les mécanismes qui influencent nos comportements amoureux et affectifs. Jessica Baum, dans son livre "l'Attachement Anxieux", propose une image forte pour expliquer les interactions entre personnes à attachement anxieux et celles à attachement évitant. Elle décrit cela comme une danse complexe, où chaque partenaire, pris dans ses peurs et ses insécurités, adopte une posture qui semble à la fois irrésistible et incompatible avec celle de l’autre.
1. La danse anxieuse-évitante : une dynamique paradoxale
Jessica Baum parle d’une « danse » entre deux figures : la pieuvre, symbolisant l’attachement anxieux, et la tortue, représentant l’attachement évitant. Ces deux styles s’attirent souvent, car chacun vient éveiller chez l’autre des mécanismes émotionnels inconscients. La pieuvre, ou personne anxieuse, cherche constamment à s’assurer de l’attention et de l’amour de son partenaire, même si cela signifie insister ou s’accrocher. Elle vit dans la peur constante d’être rejetée, d’où ce besoin de validation et de réassurance. La tortue, au contraire, a besoin de s’éloigner pour se sentir en sécurité. Lorsqu’elle sent que la proximité émotionnelle devient trop forte, elle peut se replier dans sa coquille, comme pour se protéger.
Ces comportements peuvent sembler contradictoires, mais Jessica Baum nous invite à comprendre qu’ils viennent d’un même besoin de sécurité. La pieuvre et la tortue ont toutes deux peur de la souffrance et cherchent, à leur manière, à se protéger. Malheureusement, cette dynamique finit souvent par créer des tensions. Lorsqu’une pieuvre insiste pour obtenir de l’attention, cela pousse la tortue à se replier davantage. Et plus la tortue se replie, plus la pieuvre panique et s’agrippe, et ainsi de suite.
Jessica raconte une anecdote personnelle pour illustrer cette danse. Elle explique comment, dans une relation passée, elle s’accrochait à son partenaire chaque fois qu’il s’éloignait, prise dans une angoisse intense de l’abandon. Plus elle se montrait anxieuse et demandeuse, plus son partenaire se fermait, préférant se protéger dans sa « coquille ». Ce cycle de poursuite et de retrait a créé des souffrances des deux côtés, jusqu’à ce qu’elle comprenne qu’il s’agissait d’un schéma récurrent lié à ses blessures d’attachement.
2. Le « Petit Moi » : une part blessée en quête de sécurité
Pour comprendre ces réactions, Jessica Baum introduit le concept du Petit Moi. Ce « Petit Moi », c’est la part de nous qui, depuis l’enfance, a été blessée par des expériences de rejet, de manque ou de trahison. Ce Petit Moi garde en mémoire les peurs et les souffrances du passé, et c’est souvent lui qui se manifeste dans nos relations actuelles. Lorsqu’un partenaire ne répond pas à nos attentes, notre Petit Moi peut se sentir menacé, craignant de revivre ces blessures anciennes.