L’accusation demande cinq ans de prison, dont deux fermes avec aménagement et cinq ans d’inéligibilité contre Marine Le Pen, dans le cadre du procès des assistants parlementaires du Front national. Jean-Philippe Tanguy, député de la Somme du Rassemblement national et invité sur le plateau des 4 vérités ce jeudi 14 novembre 2024, défend sa présidente. « Je l’ai trouvée courageuse et stoïque, affectée malgré des réquisitions complètement irrationnelles » commence celui qui reproche au dossier montée contre la leader d’extrême droite d’être « totalement vide. » Selon lui, ce procès ne vise qu’à salir la fille de Jean-Marie Le Pen et à empêcher les Français de voter pour elle aux prochaines présidentielles : « les réquisitions quasi fanatiques visent à priver les Français d’expression en prétendant salir Marine Le Pen et de l’éliminer de la vie politique parce qu’elle représente la principale force d’opposition et d’espoir de ce pays. »
Doutant sévèrement de la justice, notre invité continue : « c’est essentiellement du vide, la recherche d’une petite bête qui n’existe pas. » La preuve de ce vide selon lui : la procureure aurait dit à un accusé qu’elle « n’avait rien à lui reprocher mais qu’elle ne pouvait demander à la justice la relaxe car ça lui faisait trop mal. » La procureure serait donc partiale pour les élus du Rassemblement national ? Ces derniers font-ils un déni de justice ? « Nous sommes dans une démocratie, donc rien n’est joué d’avance » argumente le député en mettant en avant son espoir que l’issue de ce procès soit différente : « il y aura la sentence des juges qui peuvent encore faire le choix de la vérité et du courage, il y aura l’appel, toutes les dispositions qui vont permettre à Marine Le Pen de se battre pour son innocence. »
Jordan Bardella en 2027 ?
Il est encore trop tôt pour Jean-Philippe Tanguy pour désigner un remplaçant à Marine Le Pen, car il affirme toujours, et malgré les preuves, qu’ « il n’y pas eu d’enrichissement personnel ni d’emploi fictif. » Il tape sur Martin Schulz, le « président des socialistes au Parlement européen » qui a initié l’enquête sur les assistants parlementaires, alors que son groupe aurait été « pris en flagrant délit avec des valises de billets. » L’affaire serait donc un coup monté par des adversaires politiques selon l’homme politique qui insiste sur le soutien que la Présidente du Rassemblement national a reçu depuis l’annonce des réquisitions formulées à son encontre. C’est par exemple le cas de Gérald Darmanin, mais aussi des représentants du « MoDem et de la majorité » selon notre invité qui estime assister à des réactions « rationnelles, démocratiques, l’incompréhension face à des réquisitions qui n’ont aucun sens à part la censure politique. » Ce dernier déplore aussi un silence « qui veut tout dire » de la gauche.
L’ancien conseiller régional des Hauts-de-France rappelle également que le journal Le Monde a révélé que certains éléments de l’enquête ont été forgés par le Parlement européen : « Le Parlement européen a été contraint de reconnaître des faux [...] hier, ça n’intéressait pas le tribunal. » La perspective d’un Jordan Bardella en 2027 n’aurait donc « pas de sens » pour un Jean-Philippe Tanguy qui met en avance toute la combativité de la cheffe de son groupe : « La piège de ces réquisitions, c’est de faire passer dans le pays que Marine Le Pen serait empêchée psychologiquement de se battre, mais on ne va pas céder à cette tentative de salissure de procureurs qui veulent faire croire que le destin de Marine Le Pen est déjà écrit. »